Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Le jour où...
j'atteindrai ce niveau d'écriture, pfff, il est pas arrivé :
"Il existe une heure de la soirée où la prairie va dire quelque chose. Elle ne le dit jamais. Peut-être le dit-elle infiniment et nous ne l'entendons pas, ou nous l'entendons, mais ce quelque chose est intraduisible comme une musique...
Depuis son lit de camp, Recabarren vit le dénouement. Un assaut et le Noir recula, perdit pied, menaça son adversaire au visage et se fendit pour porter un coup profond qui pénétra dans le ventre. Puis vint un autre coup que le patron de la boutique ne parvint pas à bien voir. Fierro ne se releva pas. Immobile, le nègre paraissait surveiller sa laborieuse agonie. Il essuya son propre couteau ensanglanté sur l'herbe et revint à la maison avec lenteur sans regarder derrière lui. Il avait accompli sa tâche de justicier et, désormais, n'était personne. Mieux dit, il était l'autre. Il n'avait pas de destin sur la terre et il avait tué un homme."
Extrait d'une nouvelle de Jorge Luis Borges, "La fin" in Fictions..
Ecrit par Kolia, le Mercredi 30 Avril 2003, 11:28 dans la rubrique Les jolis mots.

Commentaires :

Judy
30-04-03 à 18:08

première étape pour y arriver : lâcher le blog.
déchirant mais tellement libérateur...

 
sarah-k
01-05-03 à 09:15

Aussi beau!

Aussi beau que du Marguerite Duras! :-)))
Jorge Luis Borges est un de mes écrivains préférés.........(bricoleur génial de littérature)
C'est vrai Judy que tu te fais absente depuis un moment.