C'est étrange. J'ai remarqué que, contrairement à beaucoup de diaristes, mes "articles" avaient assez peu le caractère d'un vrai journal. Je raconte assez peu mon quotidien, en fait j'aborde des sujets indirects et je ne rentre jamais dans les détails de la journée. Pudeur ? Existence peu passionnante ? Voyons voir, sur la journée d'hier,samedi, ça donnerait ceci :
"Réveil assez tardif, aux environ de dix heures. Je n'aime pas me lever trop tard. En plus je sais très bien qu'il faut que j'aille faire les courses, il y a un pique nique d'organisé par M. et je suis invité.
Direction le supermarché après un rapide petit déjeuner. Rien que de très normal, une idée cependant me traverse l'esprit au moment de payer. Il y a les gens qui étalent leurs courses sur le tapis roulant de la caisse. D'autre, comme moi, organisent scrupuleusement leurs provisions, ne laissant pas un seul espace de libre entre les produits. Ça doit sans doute vouloir dire quelque chose. Je ne sais pas trop quoi.
Retour à la maison pour un court moment. Il est déjà l'heure que je parte. Je passe chez l'opticien récupérer des lunettes de soleil à ma vue (un petit luxe que je m'offre pour cet été) et en avant pour le RER. Sur le quai de la gare il y a évidemment plein de monde à cause des grèves. Un train arrive, bondé. Je prends le suivant. Il aura fallu attendre tout de même 25 minutes. Tant pis, j'avais prévu le coup et j'étais parti bien en avance. En plus j'ai "l'hotel New Hampshire" qui après un début mollasson devient de mieux en mieux.
J'arrive à l'heure à la station "Chateau de Vincennes". Je suis le premier, mais rapidement je vois arriver N. ,que je conais très moyennement et son amie. Puis voilà J.
la copine de M.
M. c'est mon meilleur ami. On se connaît depuis la maternelle, et il fait partie des rares amis que j'ai gardé depuis. Notre relation a eu des hauts et des bas, mais désormais je pense qu'elle durera, sauf incident, jusqu'à la vieillesse.
J. me dit que M. est en retard. Je ne veux pas penser à tout ce que M. m'a dit sur J. hier soir au téléphone.
Les gens arrivent peu à peu. On se connaît pas tous vraiment bien. M. a beaucoup d'amis... On se dirige vers les pelouses un peu miteuses autour du château. On s'installe.
Je rencontre la grande copine de J. Elle me fait l'effet d'une branchée -underground -superficielle. Je sais que c'est mal de juger les gens, mais après des années de tolérance j'ai décidé de revendiquer mon droit à la subjectivité, de toute façon elle ignore les trois quart des gens, dont moi. Je dois quand même reconnaître qu'elle est vraiment jolie.
Les conversations commencent à devenir intéressantes, je parle ainsi avec S. du choix à faire dans la vie entre un plaisir très violent mais forcément très court et un mode de vie plus calme mais qui lui dure plus longtemps. Je lui explique que, selon moi, c'est ce qui rend l'Homme malheureux. Il voudrait un plaisir violent et qui dure. Mais c'est impossible et cela le rend triste. S. me fait alors remarquer qu'on peut osciller entre les deux. Peut-être mais mon caractère n'aime pas l'instabilité. C'est comme ça...
Autres conversations plus légères, entre jambon et pain de mie, avant de tenter un foot. Mais il fait bien trop chaud. En plus j'attrappe des coups de soleils.
L'après-midi passe. Vers cinq heures je décide de rentrer. N. part avec moi. Je l'aime bien, mais on se connait encore trop mal et il y a un peu de gêne dans le métro. Je suis assez soulagé quand il descend.
Deux heures pour rentrer, et il fait de plus en plus lourd. J'arrive quand même chez moi. Flo est là, elle s'est fait couper les cheveux. Ça la change mais ça lui va bien.
J'attends l'orage. Il se décide enfin à tomber vers minuit et demi."