Je voudrais déjà remercier les gens qui ont répondu à mon précédent message, c'est agréable les sourires d'encouragements, même virtuels, même invisibles...
Ce sera court, petit, comme la tombe. Toute petite, à peine deux fois mon bureau qu'est pourtant pas bien grand.
C'est bizarre on se dit que ça va être quelque chose comme une révélation et puis rien. On prend la N20, le périphérique à porte de Gentilly (à côté d'une horrible église aux anges bleus géants pour ceux qui connaissent). Prochaine sortie porte d'Ivry, très rapide en fait, et puis on y est. Vitry c'est moche, ça pue la misère et les néons de magasins pourris. J'imagine que lorsque ma famille a acquis ce caveau il y 70 ans c'était encore la campgne, maintenant c'est qu'une banlieue bien moche.
On entre dans le cimetière, en voiture! Je voyais une entrée un peu plus solonelle et à pieds, Mais c'est tellement grand qu'on peut s'y déplacer en roulant, pas trop vite quand même. En fait c'est une ville, sauf qu'à la place des vivants bein c'est des morts.
Devant la tombe, il fait gris et il pleut un peu, le temps idéal. J'ai les joues toutes humides d'un coup et le nez qui coule. Le tableau est navrant.
"Tu m'en veux pas de t'avoir fais attendre trop longtemps."
Pas de réponse bien sûr.
"Tu me manques tu sais, c'est trop con hein ?"
J'aurais voulu un signe, n'importe quoi, un pot de fleurs qui tombe ou une envie d'éternuer mais rien ne se passe. Logique et imparable.
"Allez à plus tard, prend pas froid! Non je déconne."
Le vent s'est levé, peut-être que...Ou rien du tout.
Je suis rentré, je me suis enfilé quatres oeufs kinder et j'ai fait mes vitres.