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Construction mentale / Florilège.
Que faire quand on est dans le RER et qu'on a oublié son livre à la maison? Prendre son carnet et parler de...livres!
Ce qui a contribué à définir ce que je suis devenu se tient en quelques livres. Il ne s'agit pas faire un top 10. Plutôt de déballer en vrac l'ensemble de ces livres qui résonnent dans ma tête.
- La correspondance de Flaubert : Mes cours particuliers d'écriture. Je le trouve souvent intransigeant, mais aucune de ses leçons n'est inutile.
- Desnos, Rilke, Pessoa (Corps et Bien, Les élégies de Duino, Cancioneiro). Trois poètes à part. Objectivement je ne les lis pas si souvent, mais ils ne sont jamais bien loin. Le sensuel, le mystique et le héros fou. Si différents soient-ils leurs trois mondes offrent l'équilibre nécessaire au mien.
- Les faux monnayeurs d'André Gide : J'ai longtemps pensé que ce livre était mon favori entre tous, je le pense encore un peu. C'est un vrai livre d'écrivain. Non ce n'est pas si bête de dire cela! Outre l'histoire , trop souple pour la résumer, il y a des thèmes (le désir, la perversion, le vrai, le beau, etc.) et un style qui me renvoient littéralement dans les cordes sur le ring de la création. Si un jour j'écris bien, ce sera en partie grâce à ce livre.
- Le monde selon Garp de John Irving : J'ai du mal avec la littérature très contemporaine (et encore celui-ci date des années 80). Sans doute est-ce une méconnaissance trop grande et un salaire trop léger (j'aime acheter les livres que je lis, c'est je crois ma seul pointe de snobisme), tant pis. Le monde selon Garp reste une des claques les plus monumentale que je sois pris. Trop de raisons, c'est comme ça.
- Les nouvelles de Jorge Luis Borges : alors là c'est une "découverte" assez récente. Je connaissais le nom mais j'ai pris mon temps pour y venir. J'ai toujours été très mauvais en mathématique, cependant je trouve un charme terrible à cet univers poètique fait de nombres imaginaires et de démonstrations par l'absurde. C'est un peu la même chose qui m'entraîne dans l'univers de Borges. Cette forme de mathématique poétique appliquée à l'écrit, même si bien sûr il n'est pas que ça.
-A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust : Un été je fis un pari risqué. Lire l'intégralité de la Recherche du Temps Perdu en trois mois de vacances (j'étais encore étudiant). Pari risqué et perdu. Je m'arrêtai à la fin de "La prisonnière" exaspéré par les Albertine m'aime-t-elle? M'est-elle fidèle? Me trompe-t-elle? etc. Cependant, avant l'épuisement, il y avait eu les Jeunes Filles. Etait-ce l'écho de mes premières et fragiles amours? Peut-être. Je garde de ce livre un souvenir ébloui (mais c'est aussi parce que je le lisai sur la plage) avec cette odeur qu'a la peau de la première fille qu'on embrasse (pour peu qu'elle ait eu un peu de goût dans le choix d'une discrète essence).
- L'Idiot de Fédor Dostoievski : Passé le piège des noms russes à rallonge, on ne peut que s'incliner très bas devant un tel souffle de créateur. Pourquoi l'Idiot? Parce que ce fut le premier, que la figure du Prine m'a marqué et parce que Kolia est tiré de ce livre (même si je découvrais des Kolia dans d'autres de ses livres).
- La peste d'Albert Camus : J'ai souvent entendu dire que c'était un livre difficile. C'est stupide. Encore plus que les livres, c'est l'auteur que j'admire. Camus m'a appris les convictions et l'humanité. Un bel apprentissage.
- Dubliners (je hais le titre original) de James Joyce : Encore un qui me file des complexes.
- La promesse de l'Aube de Romain Gary : Mine de citations, c'est surtout la plus belle histoire d'amour entre une mêre et un fils que j'ai lu. Quand en plus on sait que c'est vrai...
- Eureka Street de Robert MacLiam Wilson : Celui-ci est un livre auquel je tiens particulièrement. Pour maintenir aussi serré l'humour et la tragédie, il faut être un grand. C'est le cas de ce type assez jeune et en plus contemporain... Il me fait me dire que j'ai encore un sacré boulot devant moi.
il en faudrait encore de nombreux sur la liste (Mann, Kafka, Svevo, Musil et tant d'autres) mais ceux que j'ai détaillé constituent mes bases. Ce sont les auteurs auprès desquels je me tiens avec l'espoir un peu vain d'un jour arriver à leur hauteur (auteur/hauteur, homonymie intéressante!). Après tout le fer frotté à l'aimant ne devient-il pas un peu aimant aimant lui même?
Mouaaaais...
L'espoir fait vivre.
Ecrit par Kolia, le Lundi 5 Mai 2003, 19:21 dans la rubrique Moi moi et encore moi.

Commentaires :

languedepute
05-05-03 à 21:00

Je dois lire "Le Monde Selon Garp" environ une fois par an. Sachant que je l'ai lu pour la premiere fois à seize ans, je dois en être à environ une dizaine de lectures.

Certains passages de "Eureka Street" m'ont fait hurler de rire.
"Ce fut une rixe de bar très post-moderniste"
"J'ai commencé par attraper le chat pour lui pisser dessus"
Mais bon en même temps c'est quand même un rire qui reste en travers de la gorge. C'est le rire du mec qui vient de se bourrer la gueule la veille.


 
languedepute
05-05-03 à 21:04

Pour le reste, l'écrivain que j'aimerais être n'a strictement rien à voir avec le lecteur que j'aime être. Ce sont deux choses que je m'efforce de ne jamais confondre.

 
misschococat
05-05-03 à 21:10

"Le monde selon Garp", c'est LE livre qui m'a redonné goût à la lecture après avoir subi un gavage au collège et au lycée.

Et "Dubliners" je suis une incoditionnelle.

Tiens, est ce que tu aimes Zweig?

 
Kolia
05-05-03 à 21:12

Re:

En même temps il me semble que l'on ne peut pas vraiment se dépétrer des livres qui nous ont marqué. Et puis écrire c'est dur, alors se détacher totalement de ses auteurs pfiouuuu... (oui je sais, je suis fainéant mais bon hein quoi zut).

 
Kolia
05-05-03 à 21:14

Re: Re:

Zweig bien sûr et encore plein d'autre que j'ai oublié mais là ce sont vraiment mes fondamentaux...(quoique rien n'empêche de se jeter sur d'autre).

 
ImpasseSud
05-05-03 à 22:42

Re: Re: Re:

La Peste de Camus, difficile? C'est le premier livre que j'ai lu de lui... et qui a tiré tout le reste. Pour moi c'est le numéro 1.

 
sarah-k
06-05-03 à 09:28

Comme vous.

Une construction mentale à l'âge de l'adolescence avec Camus,Dostoievsky,Vian....et le reste a suivi.
Chaque année, je re-lis:la conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, écrit au début des années 60 par un jeune inconnu qui devait se suicider en 69 parce qu'il se croyait un écrivain raté (édité seulement en 80)

 
languedepute
06-05-03 à 22:34

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Je ne suis qu'un pauvre anonyme
31-10-05 à 21:27

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