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Un dimanche ordinaire
Il est à ma montre 14heures 40. Ce qui signifie que j'ai encore une bonne heure devant moi. Une heure donc pour prendre la défense d'une cause perdue, le football.
Quoi ce sport de beaufs et de violents skins abruti de bière? Comment, moi Kolia, moi qui m'enfile mes trois à quatre livres quotidien, je peux défendre cela! Oui. Je peux. D'abord parce que j'adore défendre les causes perdues. Ensuite parce que j'adore jouer au football tout les dimanches.
Prenons les choses par le commencement. Je pense qu'un corps bien entretenu est à la base d'une bonne construction mentale. Ce n'est pas de l'eugénisme, c'est un simple constat. En vertu de la loi de l'équilibre universel, je ne veux pas d'un esprit qui surpasserait par trop la santé de mon corps. Je ne suis pas un grand sportif, loin de là, mais j'entretiens ma forme physique pour plusieurs raisons :
-Je ne veux pas que mon esprit soit perturbé par des dysfonctionnenemts physiques, trop gros, malingre etc.
-Dans ce monde non parfait, une certaine force est nécéssaire. L'esprit n'est pas toujours le plus fort contre l'épée. Mais l'épée alliée à l'esprit est sûr de dépasser la bétisse crasse de la force brute.
-Il est des moments, au bout d'un effort physique intense, où mon corps semble libérer l'âme. C'est peut-être un terme trop religieux, mais j'ai connu au bout de kilomètres de courses à pieds, ou à la fin d'un match aprement disputé des moments où mes pensées prenaient une lucidité particulière, comme proche du divin.
-Une certaine admiration devant ce que la nature nous a donné, à tous. Il suffit de penser à la somme de miracles qu'il faut pour simplement saisir un objet.
Mais alors pourquoi le football?
Tout d'abord je regrette que ce sport rime aujourd'hui avec l'argent et l'intolérance des supporters. Mais je n'y suis pour rien. Ils sont justes très cons. Des pauvres types qui confondent leurs vies minables avec un stade et qui imaginent que tout changera s'ils cassent la tête aux supporters adverses.
Je prend un immense plaisir à y jouer, mais il faut dire aussi que je suis bien entouré. Aucun de mes partenaires n'a une conception violente de ce jeu. C'est la recherche du beau geste qui nous intéresse, peu importe la victoire. C'est oublié aujourd'hui, mais il y a d'abord dans ce sport une richesse et une inventivité beaucoup plus subtile qu'il n'y paraît. Je suis assez amer quand je regarde la froide stratégie des matchs d'aujourd'hui. Il m'arrive parfois de revoir d'anciennes parties. C'est plutôt à cela que je me réfère. J'ai toujours préféré Garrincha à Pelé, celui qui est resté près de sa favela natale à celui qui s'est détaché de l'endroit d'où il était issu.
Tout ce que je viens d'écrire est assez vain je suppose et je m'exprime très mal. Je ne suis pas doué pour défendre ce que j'aime. J'imagine aussi que ça peut sembler un peu ridicule. Tant pis.
Ecrit par Kolia, le Dimanche 11 Mai 2003, 15:01 dans la rubrique Moi moi et encore moi.