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Un vieux truc...
Un jour, il y a quelques années j'ai lu le "Paradise lost" de Milton. J'en avais tiré une modeste nouvelle de science fiction religieuse. Aujourd'hui en nettoyant mon ordi je suis retombé dessus. C'est pas formidable, mais c'est mon premier texte fini, et je me rapelle ma fierté d'alors. Bon, l'intrigue du début est pas mal, le problème c'est la fin qui part un peu en cacahuète...

Histoire d'A

Je me réveille, j'ouvre les yeux. Je suis elle.
Le mal de tête qui suit immédiatement me rappelle s'il en était besoin que je suis mortel. Je me lève, le carrelage est froid sous mes pieds et je crois avoir faim. En fouillant son appartement je heurte une table basse, j'ai mal. J'étais insensible et ne le suis plus, ce monde n'est pas le mien. Pourquoi m'avoir choisit ?
Il y a quelqu'un en face de moi, je tressaille (je peux donc aussi être surpris, avoir peur). C'est une femme, à peine vingt ans, elle est belle, son visage me rappelle l'idée que les hommes se font de la vierge. Des cheveux blonds entremêlés tombent en désordre sur ses épaules. Ses yeux sont très bleus et allongés par deux petites veines presque transparentes. Elle n'est pas très grande, elle est nue. Que fait-elle déshabillée chez moi et pourquoi me regarde-t-elle fixement sans rien dire ? C'est pourtant simple, elle n'est qu'un reflet, mon reflet dans ce miroir fixé à même le mur. L'image est celle d'un corps assez pâle, trop maigre, un corps qui normalement vient de faire une chute de vingt et un étages, un corps qui s'est suicidé et qui, à lui tout seul, vient de rompre l'ordre divin. Dieu ne l'avait pas prévu et pourtant elle a sauté, pour la première fois de l'histoire il a été pris au dépourvu. C'est d'ailleurs la raison de ma présence ici, je dois changer l'histoire, j'ai pris sa place parce qu'elle ne devait pas mourir aujourd'hui.

Moi je veux faire plus, je veux comprendre.

Que peut-on bien faire quand soudain on rentre dans la vie de quelqu'un ? Fouiller. Cela fait maintenant deux heures que je fouille son appartement, enfin…mon appartement. Je m'appelle donc Loïsa, drôle de prénom, certains parents ont parfois une imagination trop galopante, je suis en licence de lettres moderne et j'ai 21 ans. Visiblement je vis seule, du moins pour le moment, et c'est à peu près tout. Car la belle n'est pas très expansive, je pensais trouver un journal ou quelque chose dans ce genre mais pour l'instant c'est le vide identitaire.
Bon, réfléchissons, ça ne devrait pas être trop compliqué, je n'ai qu'une mission, ne pas me jeter par la fenêtre. Il faut dire qu'elle avait fait du beau travail, 21 étages.
-« Un étage pour chaque année vécues. »
Je me retourne brutalement.
-« Qui est là ? »
Il n'y a personne. D'ailleurs qui aurait pu lire dans mes pensées ? Sans doute un effet secondaire de ce que l'on pourrait appeler mon transfert. Je suis pourtant vaguement inquiet quand je me remets à fouiller la pièce. En continuant mes recherches je tombe par hasard sur une photo, il y a un nom écrit au dos, "Stépan ", décidément ils ont une prédilection pour les prénoms étranges par ici. Stépan, c'est bien beau mais franchement ça ne m'avance pas à grand chose. Heureusement il y a une adresse, ne me demandez pas ce qu'une adresse peut bien faire au dos d'une photo, disons que c'est un minuscule "deus ex machina " et quelque chose me dit que j'aurais encore besoin de quelques petits miracles de ce genre pour finir mon travail.
-« Pourquoi cherches-tu à en savoir autant sur son existence ? Tu dois simplement ne pas mourir aujourd’hui. »
Cette fois j'en suis sûr je n'ai pas rêvé. Qu'est ce que c'est que cette voix ?
-« S'il y a quelqu'un ici il a intérêt à se montrer tout de suite, ou je jure qu'il va passer un sale quart d'heure… »
C'est vraiment moi qui ai hurlé comme ça ? Je me suis presque fait peur. Ce n'est pas humain de crier comme ça, bien sûr techniquement je suis un ange mais cela n'excuse pas tout. Pourtant j'ai encore entendu cette voix, identique à tout à l'heure, terriblement neutre comme dégagé de toute réalité, légère et caverneuse aussi improbable que cela paraisse. Une voix qu'on dirait faite à la fois pour rassurer et pour effrayer. Il s'agit de ne pas s'affoler, le mieux est encore d'aller vérifier cette adresse.
-« Je t'aurais prévenu. »
Cette fois je m'y attendais presque, mais je suis sûr d'une chose, ce n'est pas Lui. Il ne parle jamais, en tout cas je ne l'ai jamais entendu, et d'ailleurs il n'aime pas se manifester directement. Et puis même s'il s'agissait d'un messager quel intérêt aurait-il a ne pas se montrer. Tout cela est ridicule, je dois simplement être encore sous le choc de mon arrivée sur Terre, il y a de quoi, d'ailleurs ce qu'il peut faire froid ici. Tant pis pour la voix, je sors. Je réalise alors que suis toujours nu.


Plus tard, et un peu plus habillé, je quitte enfin cet endroit trop impersonnel. Dehors j'ai vaguement l'impression que le monde tangue, ce n'est pas si désagréable seulement ma démarche va finir par se remarquer. Il faut que je m'asseye. Il y a un square à deux pas, un petit effort et me voilà assis sur un banc à la peinture verte écaillée. J'en profite pour dresser un rapide bilan de la situation. Anonyme dans la ville, cherchant je ne sais trop qui pour lui demander je ne sais trop quoi, bravant sans doute une volonté divine en voulant trop bien faire, je trouve vraiment que cela est bien mal parti.
-« On devient raisonnable ? »
En voilà une nouvelle intéressante, la voix ne vient pas de l'appartement, c'est donc moi qui suit fou ! Je regarde quand même autour de moi. Le square est vide ou presque, une mère là-bas promène son enfant et un clochard dort sur le gazon (" prière de ne pas marcher "). J'étais prêt à sérieusement m'inquiéter quand j'aperçois un petit garçon qui me fixe intensément. Il sourit, ses lèvres semblent murmurer quelque chose et soudain je l'entends avec une netteté inexplicable :
-« Tout de même… »
Je bondis, trop vite, le sol tremble à nouveau et je m'effondre. Je relève la tête juste à temps pour voir le gamin s'enfuir en courant. Il faut que je me relève ! Je suis un ange, je dois pouvoir tout de même le rattraper ! Une force prend aussitôt tout mon corps et me mets debout. Il est cuit. Chanceux aussi, deux allumés de je ne sais trop quelle secte de Jéhovah me freine dans mon élan. À peine le temps de les éviter qu'il a déjà disparu. Un authentique envoyé de Dieu bloqué par ses soi-disant messagers, c'est un peu trop ironique à mon goût, d'autant plus que ces deux imbéciles reviennent à la charge en me voyant planté comme un idiot au milieu de la pelouse (" prière de ne pas marcher "). Tant pis pour eux ils vont le regretter. Je me retourne avec un grand sourire :
-« Vous savez que vous m'intéressez ? »
Ils ont l'air surpris, ils se regardent légèrement méfiant, mais l'instinct de bêtise est le plus fort. Ils me tendent un papier avec écrit dessus " amitié ", " éducation ", " solidarité ", tous ces mots qu'ils aiment tant détourner de leur signification première au nom d'une énigmatique force divine qui, coup de chance, les a choisis eux et personne d'autre.
Ce sont deux hommes à l'âge incertain, l'un est grand, maigre, le visage aigu comme coupé au couteau, il a deux petits yeux bleus toujours en mouvement, il est sans doute le plus vieux. L'autre est presque indéfinissable tant son apparence est anodine, ses cheveux sont clairsemés et rien mais alors absolument rien ne se dégage de sa triste figure. Jamais un Dieu ne sera plus mal représenté que par ces deux-là, j'en viens à avoir pitié d'eux. Pitié assez brève somme toute puisque je me ressaisis. Ils m'ont fait rater une très importante rencontre ces deux imbéciles, on va maintenant voir ce qu'ils peuvent faire face à un ange au physique aussi troublant que celui de Loïsa. Il veulent une discussion, ils vont en avoir une!
-« Mademoiselle, partagez vous ces valeurs ? »
-« Oh moi les valeurs, vous savez, je suis restée très nature… »
-« Qu'entendez-vous par nature » me demande le plus jeune en rougissant déjà un petit peu.
-« Eh bien tenez, hier par exemple un jeune homme, pas fait aussi bien que vous par ailleurs, m'aborde en pleine rue (mes regards se veulent profonds ; son rougissement s'accentue). Il veut que nous fassions un bout de chemin ensemble, mais manifestement il ne veut que me sauter… »
-« Vous quoi ? Hésitation, confusion, action. »
-« Me sauter, baiser, faire l'amour ne me dites pas que vous n'avez pas compris ? »
Je me rapproche de lui et presque à l'oreille, je glisse une dernière phrase :
-« Alors pour simplifier les choses, je l'ai emmené chez moi et là… »
-« Mais c'est immonde ! » reprend le vieux qui a sans doute passé l'âge d'avoir une érection mais pas celui de jouer les vierges effarouchées.
-« Dis donc mon bonhomme tu crois que je vais me laisser prendre à ton petit numéro de puritain, tu veux que je te dise tu es simplement jaloux ! Ne t'inquiète donc pas il y a de la place pour vous deux. »
Je pense que je viens de faire mon petit effet. On dirait que même l'ancêtre s'échauffe. Il reprend un peu ses esprits puis d'un air qui se veut lubrique et qui est juste ridicule me dit :
-« Etes-vous sérieuse ? »
Moi, commençant à lui caresser le visage :
-« On ne peut plus, mettez la main pour voir. »
Il faudrait être un ange pour ne pas le faire, mais dès qu'il soulève un peu ma culotte, je lui coince trois doigts entre mes cuisses. Il ne s'attendait sans doute pas à une telle pression, ni d'ailleurs au cri poussé immédiatement vers l'agent de police que je guette depuis déjà une bonne minute :
-« A l'aide ! Au viol ! »
Stupeur. Le jeune fait preuve de présence d'esprit, ce qui est par définition peu courant chez les témoins de Jéhovah, en prenant ses jambes à son cou.
Malheureusement pour lui son directeur de conscience ne peut se dégager assez vite (je suis très fière de ce corps !) et fond en larmes quand le policier l'emmène au poste
-« Mon dieu merci monsieur l'agent cet individu en voulait à ma personne, bien sûr je viendrais témoigner »
C'est un peu cruel bien sûr, mais je ne suis qu'un ange.
Cette scène m'avait certainement bien amusé cependant ma mission tendait à s'obscurcir et le mystère au sujet de ma personne s'épaississait. En effet la voix ne pouvait qu'avoir un lien avec mon travail. Aucune force humaine n'aurait pu ainsi entrer en contact avec mon esprit. Cela ne pouvait non plus être la marque du Diable, il avait été définitivement terrassé, et ce, bien avant ma création. Il ne restait donc que la possibilité d'une intervention divine. Dans ce cas pourquoi ne pas entrer directement en contact avec moi ? À quel étrange manége pouvait se livrer le créateur ?
Seulement toutes ces questions n'étaient qu'une face du problème. J'ignorais toujours qui j'étais sur Terre, je ne savais que mon prénom et mon adresse. On ne pouvait dire que la quête de mon ego était bien partie.
En fait je n'étais sûr que d'une chose, la contradiction entre cette quête et la volonté de la voix. Elle ne voulait pas que je sorte, elle ne voulait pas que j'en sache plus sur moi-même, elle voulait simplement que je ne meure pas. Il fallait que je retrouve la voix et je ne voyais qu'une seule solution, faire en sorte qu'elle se sente à nouveau obligée d'intervenir. Pour la faire réagir je devais poursuivre mes recherches, je devais aller absolument chez ce Stépan.


La rue, ou plutôt la ruelle, dans laquelle vivait Stépan était l'endroit rêvé pour vivre le sordide au quotidien. Les réverbères allumés, car la nuit était tombée assez vite, n'éclairait que sinistrement, et par intermittence, des poubelles renversées, des canettes de bières explosées et des seringues vidées trop vite dans des bras qui ne passeraient sans doute pas l'année. Pour l'ange habitué aux altitudes éthérées que j'étais, ce spectacle était peu fréquent et n'inspirait qu'un profond dégoût. Je me hâtais vers le numéro soixante-six où vivait celui qui pourrait peut-être m'aider. Soixante-six, ça me disait bien quelque chose mais je n'étais pas superstitieux, de toutes façons il fallait que je sache. J'allais frapper à la porte quand je remarquais soudain dans le renfoncement d'une porte, un homme allongé sur un tas d'ordure. Ce n'était qu'un clochard, du moins à première vue, seulement les clochards ne vous regardent pas comme ça d'habitude. Pas de doutes, c'était le regard qu'avait l'enfant de toute à l'heure. C'est le regard de la voix. Cette fois je prends les devant, je me place face à l'homme il ne peut pas s'échapper, puis j'entame la conversation.
-"Comme on se retrouve ! "
-"N'est-ce pas, c'est étonnant ! Désolé pour les deux rigolos dans le parc je n'y étais pour rien, mais ça m'a bien amusé"
-"Allons droit aux faits. Ami ou ennemi ! "
-"Quelle agressivité, calmez-vous donc un peu! Je vous rappelle que vous êtes dans la peau d'une très belle jeune fille et la colère ne lui va absolument pas. Vous et moi sommes éternels alors tranquillisez-vous, nous avons tout le temps. Je vais vous expliquer. "
Je le prend à la gorge et le soulève à trente bons centimètres du sol.
-"C'est ça expliquez--moi! "Ma main s'engourdit d'un coup, puis tout mon corps la suit dans un drôle de brouillard, très, très agréable. Dommage j'allais enfin comprendre un peu, mais là je dois vraiment dormir et c'est à peine si je sens le couvercle de la poubelle quand je m'écrase dessus.
C'est la deuxième fois que je me réveille aujourd'hui, c'est aussi la deuxième fois que je ne sais pas où ce réveil à lieu. Cependant cette fois je ne suis pas seul. Il y un jeune homme à côté de moi. Il me tourne le dos, on dirait qu'il lit. Je me redresse, sa chaise pivote, il me regarde, un ange passe.
-"Vous excuserez Ezéchiel, il ne voulait que me protéger, mais parfois il ne contrôle pas ses pouvoirs. "
-"Ce n'est pas très grave, c'était même plutôt agréable. Vous êtes Stépan, je présume ? "
-"Et vous, vous êtes l'ange ? "
-"Qui vous l'a dit, com…comment pouvez savoir qui je suis, à moins que vous ne soyez vous aussi un … "
Il prend un temps avant de me répondre.
-"Je l'ai été, il y a bien longtemps, mais c'est du passé. "
-"Allons, vous savez bien qu'on naît ange et qu'on le reste. On ne peut décider du jour au lendemain de quitter l'Ordre. "
-"On peut par contre très bien être déchu de son rang. "
-"Vous ne pouvez… L'ange déchu n'est plus. Et de toutes façons même si cet endroit est loin de ressembler au Paradis ce n'est tout de même pas l'enfer. "
Il sourit, un sourire triste, fatigué, las.
-"Je ne crois pas que vous connaissiez exactement le principe d'existence des êtres divins. Ils ont été créés par Dieu pour vivre éternellement et personne ne peut les faire disparaître avant la fin du créateur. Vous et moi ne disparaîtront que s'Il venait à cesser d'exister. Quant à l'Enfer, il peut prendre bien des apparences, mais vous avez raison, cet endroit est effectivement tout ce qu'il y a de plus terrien… J'ai cessé toute activité que vous autre appeliez maléfique et qui n'était que conséquence d'un instant de révolte. "
-"Votre révolte n’était que colère et ambition, une révolte contre la bonté, l'amour… "
-"Une révolte contre la tyrannie et la servitude ! C'est Lui qui m'a créé Je n'avais pas choisi mon destin... Je voulais en finir avec cette pesante douceur, je voulais m'en aller. Mais il n'a pas voulu d'un simple départ, il m'a fait Prince de misère et de malheur. Quel que fut l'endroit où mon regard se portait ce n'était que larmes, souffrances, douleur. Mon cortège d'ombre semait la terreur au plus profond du cœur des hommes.
- « Pourquoi ? »
-« Pourquoi ? Sais-tu donc qui je suis ? J’ai vu, bien avant de devenir ce que je fus, j’ai vu les hommes. J’ai vu leurs massacres, leurs viols, leurs incestes, j’ai vu cracher au visage de l’innocence, j’ai vu l’enfant mourir le regard ahuri ne comprenant pas le déferlement inouï de violence qui inonde cette planète maudite. Et j’ai vu sa puissance, la puissance divine qui ne faisait pas le moindre geste pour secourir la victime, la délivrer un instant de son bourreau. »
-« Mais c’est pourquoi il y a l’enfer et le paradis, pour récompenser les justes et punir les innocents. »
-«Et dis--moi au nom de quoi devrions-nous souffrir, ou faire souffrir, toute une vie pour savoir notre place dans l’autre monde. »
-« C’est à cause des hommes, tu sais bien le libre-arbitre… »
-« Le libre-arbitre fait de nous des innocents ou des coupables, cela est vrai, pourtant je dois te dire une chose. »
-« Laquelle ? »
-« Écoute- moi bien, il n’y a pas de coupable parmi les hommes, il n’y a que des innocents. »
-« Tu y vas un peu fort, et les guerres, les génocides, les massacres, ce sont bien les hommes qui sont responsables. »
-« Non, il n’y a qu’un seul coupable, et c’est Dieu lui-même, parce qu’il n’a rien fait pour les empêcher. Il n’a rien fait malgré toute sa puissance. »
-« C’est pour cela que tu es partie ? »
- « Oui, après une dernière tentative. »
- « Laquelle ? »
- « J’ai tenté de le pousser en Enfer, mais j’ai échoué, je ne suis pas de force, alors je suis venu ici, je me cache. Je sais très bien qu’il devait me retrouver un jour, et ce jour est arrivé. »
- « Comment cela ? »
- « Cette jeune fille dont tu as pris la place, elle savait tout ce que je viens de te dire, elle était mon ami. Je ne sais trop comment elle avait échoué devant ma porte. Ce soir-là je fus faible, je l’avais sauvé alors qu’elle était sur le point d’être violée dans la ruelle, juste à côté. Peut-être étais-ce ses yeux, je ne sais pas, mais je lui avais tout raconté à elle aussi. »
- « Je ne comprends pas pourquoi elle s’est suicidéé alors ? »
- « Parce que ce n’était pas son destin, elle voulait y échapper, comme moi, mais elle pouvait faire ce dont j’étais incapable. Elle pouvait mourir. Alors elle se tua, pour prouver à Dieu qu’elle pouvait lui échapper, que je n’étais plus seul dans ma lutte. Ce fut une erreur puisque te voilà. Cela permit à Dieu de retrouver ma trace et malgré la Voix tu viens de terminer sa recherche. »
- « Et tu vas me suivre ! »
La voix de l’ange avait changé, elle était bien plus puissante maintenant.
- « Je savais bien que tu viendrais, on n’échappe pas à son Créateur. Seulement dis--moi, qu’est-elle devenue, je veux dire Loïsa ? »
- « Cela n’a plus beaucoup d’importance, vois-tu je comprends ton attitude, mais le bien est dans le mal et le mal dans le bien. Je t’ai choisi pour que tu sois mon opposé. C’est un lourd fardeau je sais, mais tu es indispensable, un jour tu réaliseras, je te pardonnerais et tu me pardonneras aussi j’espère… »
Dieu emmena alors le révolté, et le replaça à la tête des Enfers. Il ne revit jamais Loïsa qui se réveilla à la même minute dans son appartement sans se souvenir de rien. Quant à l’ange, l’envoyé, il ne se rappela rien non plus, personne, à part le Diable et Dieu, ne sut jamais ce qui s’étais passé, et personne ne se rappela que, durant une parcelle d’éternité, il n’y avait plus eu de maître des Enfers.

Ecrit par Kolia, le Mercredi 14 Mai 2003, 20:12 dans la rubrique Mes histoires.

Commentaires :

SniperMaske
15-05-03 à 18:26

La fin n'est pas aussi incohérente que tu le dis. Peut-être que le fait d'avoir rompu tout mystère fait perdre un peu de charme ? Quoi qu'il en soit, c'était très agréable (malgré les quelques fautes d'orthographe et grammaire qui se baladent niark niark).